Le Brésil possède l'infrastructure de S-T et le système d'innovation les plus perfectionnés et les plus diversifiés d'Amérique latine. Le gouvernement est d'ailleurs résolu à faire du pays une économie du savoir. Le Brésil est l'unique pays de l'hémisphère austral à avoir mis en œuvre un programme de développement de la technologie spatiale qui comprend des satellites, et des véhicules et des plateformes de lancement. Des sociétés brésiliennes, comme Petrobras (forage pétrolier en eaux profondes) et Embraer (avions de transport régionaux à réaction), sont reconnues dans le monde entier pour leurs remarquables qualités technologiques et leur place de chef de file de leurs secteurs respectifs. Embrapa effectue des recherches innovantes en biotechnologie, et le Brésil lui doit sa réussite dans le secteur des industries agricoles. Le Brésil a également accru sa compétitivité dans d'autres secteurs importants, tels que la nanotechnologie, les logiciels, les produits pharmaceutiques, les biocarburants, et les technologies de l'information et des télécommunications.
Structure du secteur brésilien de la S-T
Le gouvernement fédéral, par le biais du ministère de la Science et de la Technologie (MST), joue un rôle déterminant dans la réglementation, la facilitation, la réalisation et le financement de la recherche-développement (R-D) au Brésil. Outre le MST, le président de la république reçoit les avis d'un conseil national de la S-T (CCT) composé de ministres et de représentants du monde scientifique. Le MST travaille en collaboration avec d'autres institutions fédérales, telles que le conseil national pour le développement scientifique et technologique (CNPq), l'agence spatiale brésilienne (AEB), le Finep (organisme de financement) et un certain nombre d'universités fédérales, de centres de recherche et de laboratoires.
Le gouvernement fédéral assure 40 % des dépenses totales de R-D du Brésil; les États y investissent 23 % et le secteur privé 37 % environ. Les ministères se divisent le budget fédéral de R-D : 47 % pour le MST; 21 % pour le ministère de l'Éducation; 19 % pour le ministère de l'Agriculture, 4 % pour le ministère du Développement, de l'Industrie et du Commerce international, 3 % pour le ministère de la Santé, 2 % pour le ministère de l'Environnement et 4 % pour les autres ministères.
Les États du Sud-Est du pays réalisent 73,9 % des dépenses totales de R-D des États, suivis de la région du Sud (14 %) et de la région du Nord-Est (8,6 %).
Indicateurs scientifiques et technologiques
Le Brésil dépense plus de 1 % de son PIB en R-D. Ce pourcentage est inférieur à la moyenne que les pays membres de l'OCDE consacrent à la R-D, mais il est toutefois le plus élevé d'Amérique latine; le président Lula est d'ailleurs résolu à l'augmenter pour qu'il atteigne 2 % du PIB d'ici la fin de son mandat en 2006. Le Brésil essaye également d'encourager la participation accrue du secteur privé dans la R-D, qui réalise à l'heure actuelle 37 % des investissements totaux en R-D. Il existe près de 300 instituts de recherche au Brésil, qui emploient environ 60 000 chercheurs à temps plein. Chaque année, environ 8 000 étudiants obtiennent un diplôme de troisième cycle, dont 69 % en sciences et en génie. En 2002, 11 285 articles sont parus dans des publications scientifiques internationales, soit 44 % de l'ensemble des articles publiés en Amérique latine. L'année dernière, 21 742 demandes de brevets ont été présentées à l'institut national de la propriété intellectuelle (INPI). Chaque année, le gouvernement fédéral accorde son soutien à plus de 32 000 étudiants (maîtrise et doctorat) par l'intermédiaire des programmes CNPq (MST) et Capes (ministère de l'Éducation).
Stratégie d'innovation
Ces dernières années, le Brésil a réalisé des efforts considérables pour mettre au point un système d'innovation homogène qui optimise les efforts concertés du secteur public et du secteur privé (instituts de recherche, entreprises et universités). L'une des réalisations les plus importantes à ce chapitre est la loi sur l'innovation, qui est récemment entrée en vigueur. Cette loi encourage la R-D dans le secteur privé et favorise l'établissement de partenariats entre des instituts/industries publics et privés, permettant de combler l'écart considérable entre la capacité de générer des connaissances des universités et l'aptitude à les traduire en savoir-faire et à mettre les avancées technologiques sur le marché. En marge de la loi sur l'innovation, le gouvernement a également approuvé un programme d'incitatif fiscal pour le développement de la R-D en entreprise.
Les obstacles à l'innovation au Brésil
Le Brésil applique des démarches scientifiques rigoureuses et consacre des ressources considérables à son système d'innovation; pourtant, les ressources engagées semblent donner peu de résultats. Le nombre de brevets internationaux déposés par le Brésil (WIPO - 2005) est très inférieur à celui d'autres marchés émergents qui investissent autant que le Brésil dans la R-D. En 2004, la Chine a obtenu 1 705 brevets, l'Inde 689 et le Brésil 278 seulement (0,23 % des brevets mondiaux). Au nombre des facteurs qui pourraient expliquer ces résultats, mentionnons que la recherche effectuée au Brésil est peut-être moins brevetable que celle entreprise par exemple en Inde (recherche intensive sur les produits pharmaceutiques et les logiciels) ou en Corée (électronique); ces deux pays se concentrent plutôt, en effet, sur des secteurs où beaucoup de brevets sont délivrés. En matière de production de littérature scientifique (publications internationales), le Brésil réalise 1,6 % de la production mondiale, une part bien plus importante que celle qu'elle enregistre en matière de brevets.
La « faible productivité » du système d'innovation du Brésil peut peut-être également s'expliquer par la composition des dépenses de R-D, en particulier par l'engagement relativement limité du secteur privé. Par exemple, en 2004, sur 147 000 chercheurs recensés sur le marché du travail, seuls 26 460 (18 %) étaient employés dans des entreprises.
Le gouvernement brésilien, au moyen de la loi sur l'innovation, s'attaque à ces problèmes en encourageant la participation accrue du secteur privé aux activités de R-D. Il a notamment institué des programmes d'incitation fiscale destinés à améliorer les mécanismes de financement, à soutenir les petites et moyennes entreprises, à moderniser les institutions, etc. À moyen terme, ces programmes devraient avoir un impact sur la capacité d'innovation du Brésil.
source: http://www.infoexport.gc.ca/science/brazil_home-fr.htm