comme un acteur international de l'innovation. C'est seulement
maintenant qu'elle lorgne vers le marché local.
Entretien avec Guibert Englebienne, l'un des quatre cofondateurs et
CTO de Globant, spécialisée dans le développement de software et
webservices.
L'Atelier : Votre société connaît l'une des plus fortes croissances en
Amérique du Sud, mais pourquoi une majorité de votre clientèle
est-elle hors du continent ?
Guibert Englebienne : Nous travaillons dans un marché dynamique à
l'international, et uniquement à l'international. 99 % des revenus de
Globant proviennent des Etats-Unis ou de l'Europe, et 80 % de nos
salariés sont en Argentine et en Colombie. L'idée était dès le départ
de penser "international" tout en profitant du potentiel national, et
cela également dans un but de création de valeur. Maintenant que la
société, née en 2003, a connu une croissance spectaculaire (nous
sommes plus de 2000) il sera possible de penser local, mais ici les
barrières du business sont difficiles à franchir. Je parle des
problèmes de manque de transparence, de corruption etc.
Vous dites que vous vendez de l'innovation comme un service, en quoi
cela consiste-t-il ?
Nous pensons que l'innovation vient des esprits les plus créatifs,
nous proposons pour cela de mettre à disposition de nos clients des
équipes pointues dans les technologies artistiques, les "blending
innovations". L'innovation est donc un service et nous opérons des
projets de recherche et développement pour le compte des clients afin
de leur permettre de bénéficier des meilleures technologies. Nous
avons par exemple créé un réseau social pour Nike, ou encore
accompagné Google dans son "open social initiative", qui consistait à
réfléchir à l'instauration de standards pour les applications, afin
qu'elles puissent être performantes sur différents types de réseaux.
Ce n'est pas de l'exécution pure, les clients viennent nous voir, et
nous leur proposons les technologies et les projets qui pourraient
leur convenir au mieux.
Vous êtes attaché à votre présence en Argentine alors que votre
clientèle s'internationalise, à quelle stratégie cela répond-il ?
Nous restons en Argentine car cela répond à une stratégie sociale, que
nous partageons avec le réseau d'Endeavor. Il s'agit en effet de
promouvoir les entrepreneurs locaux et les hauts diplômés du monde
entier en les faisant venir ici afin de prouver que des pays comme les
nôtres ont de forts potentiels de croissance, sans nous empêcher de
nous développer à l'international. L'idée, c'est de prouver qu'il est
possible de créer de la valeur au niveau local, en ayant un impact
global. Comme Endeavor, nous pensons que dans les dix prochaines
années, le dynamisme de l'Amérique du sud viendra principalement des
entrepreneurs, ce n'est donc pas si stratégique de s'implanter
ailleurs.
Source: http://www.atelier.net/articles/faut-penser-linnovation-un-service-linternational