30.12.07

Pour une zone d'expérimentation financière de l'innovation

L'innovation, dans une économie mondialisée, est indispensable pour éviter à l'Europe et à la France d'être marginalisées à terme. Ce constat a été répété tant à Barcelone qu'à Lisbonne. Malgré l'accord de tous sur le diagnostic, le retard vis-à-vis des pays les plus avancés - Etats-Unis, Canada, Japon - ne cesse de s'accroître. Même interrogation par rapport aux puissances émergentes - Chine, Inde, Corée, Brésil, en tête.

Qu'en est-il de la France dans ce contexte ? A priori, la créativité et la naissance d'idées et de projets restent intenses dans notre pays. Des scientifiques et des politiques habitués à parcourir la planète en portent témoignage. Hélas, la suite du processus d'innovation est beaucoup plus problématique, même désastreuse à certaines étapes : lourdeurs de la création d'entreprise, manque d'incubateurs modernes et efficaces, « business angels » trop peu nombreux (dix fois moins qu'en Angleterre et cent fois moins qu'aux Etats-Unis), investisseurs frileux de l'amorçage à l'introduction en Bourse.

Résultat : une start-up a plus de chances de trouver 300 millions de dollars aux Etats-Unis que de lever 200.000 euros en France. Comment admettre de telles différences de financement ? Les pouvoirs publics français ont cherché à réagir, notamment en améliorant le crédit d'impôt recherche (CIR). Le cofinancement des projets par des agences du type Oséo Anvar, ANR, AII et par le Fonds interministériel des pôles de compétitivité, ainsi que la nouvelle loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat (Tepa) de Christine Lagarde, ont aussi démontré la volonté d'action des pouvoirs publics. Tout cela est positif, mais n'est pas à la hauteur de l'enjeu. D'ailleurs, l'Etat n'a pas vocation à se substituer aux milieux financiers, mais à les inciter par des moyens fiscaux appropriés.

En France, les investissements annuels du capital-risque sont inférieurs à ceux d'Israël, un pays de seulement 6 millions d'habitants. C'est dire que ce secteur, vital pour l'avenir, y est au moins 10 fois plus important par habitant qu'en France. On déplore la même faiblesse au niveau du capital-développement qui est pourtant nécessaire aux moyennes entreprises pour devenir grandes. Jean-Louis Beffa a raison de regretter que les financiers préfèrent les LMBO moins risqués ou l'immobilier aux investissements industriels innovants.

Je ne veux pas jeter l'opprobre sur le seul monde financier. Certes, celui-ci est coupable de frilosité, trop axé sur le court terme. Surtout, il n'est pas convaincu que le plus grand risque est, à long terme, de ne pas prendre le risque d'innover. Je dénonce la gestion pointilleuse et lente de la direction compétitivité de Bruxelles, qui va parfois jusqu'à la caricature. Comme si l'innovation pouvait se permettre des mois de retards injustifiés ! Dans la société française, la gestion en bon père de famille, la prudence et la lenteur sont trop souvent considérées comme des qualités. L'important serait plutôt d'inciter les personnes aisées à risquer une part de leur richesse dans le but de financer largement l'innovation, à la hauteur de ce qui se passe aux Etats-Unis. Il en résulterait une forte dynamique de croissance des jeunes entreprises, créatrices d'emplois et de valeur. Ce serait une opération gagnant-gagnant, y compris pour les finances publiques.

Pour apaiser les craintes politiques et celles de Bercy, je propose de commencer par l'expérimentation d'une zone d'innovation financière bien délimitée. Cette zone pourrait, en dehors de mesures fiscales spécifiques, expérimenter des simplifications administratives, raccourcir les délais des demandes diverses, etc. On verrait bien vite, par une évaluation menée par les services de l'Etat, qu'elle crée de l'activité, de la croissance, des rentrées fiscales et rapporte à la Sécurité sociale comme aux collectivités limitrophes. Cette rupture en matière d'innovation pourrait ensuite être généralisée.

Pour ma part, sans autre soutien que moral de la part de Jérôme Monod, patron de la Datar, j'ai expérimenté en 1968 la création d'un parc d'innovation (Sophia Antipolis). Le département des Alpes-Maritimes a cru à l'idée à l'époque. Il en tire profit aujourd'hui, tout comme la région et la France. Ce parc sans but lucratif est, d'après les calculs de la Chambre de commerce et d'industrie de la Côte d'Azur, à la source de 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel. Pour les pouvoirs publics et la Sécurité sociale, le bénéfice se chiffre donc à 3 milliards par an.

L'expérimentation que je propose pourrait se faire sur cette zone particulièrement propice où règne un état d'esprit entrepreneurial susceptible de générer, à mon avis, un développement économique supérieur à 10 % par an. A condition qu'il soit assuré du financement adéquat. Son évaluation démontrera que la frilosité entraîne la décroissance et que le goût du risque assure des gains pour tous.

PIERRE LAFFITTE est sénateur des Alpes-Maritimes et président de la Fondation Sophia Antipolis.
source: http://www.lesechos.fr/info/analyses/4665790.htm

livre: Innover dans le service

20071228_01Guillaume Delecourt

Editeur : Maxima Laurent du Mesnil

Collection : Stratégie

 

34.50 € TTC

162 pages

 

 

L'apport de nouveaux services est aujourd'hui un formidable levier de développement pour les entreprises, quel que soit leur secteur d'activité.

 

Pour l'initier dans l'entreprise, et pour qu'une culture de l'innovation s'y implante durablement, il suffit d'un peu de créativité, d'un minimum de moyens, d'une communication sans faille et surtout d'une méthode de travail structurée qui a fait ses preuves.

 

Dans le domaine des services, le projet d'innovation est toujours source de spécificités : qu'il s'agisse des études préparatoires, du suivi de la mise en œuvre de l'offre ou des solutions de gestion et de garantie du risque financier lié à l'innovation. Autant de caractéristiques parfois assez éloignées des processus d'innovation de produit.

 

Il était donc particulièrement intéressant qu'un livre fasse le point, concrètement et de façon exhaustive, sur les tenants et aboutissants de la démarche d'innovation de service, en faisant la démonstration que l'innovation n'est pas l'apanage des multinationales et qu'aucune entreprise aujourd'hui, quelle que soit sa taille ou son secteur d'activité, ne peut se permettre d'y renoncer a priori, tant son potentiel de développement est important.

 

 

Table des matières

Chapitre 1 : Approche générale de l'innovation de services

- Vers une définition générale de l'innovation de services

- Les différents axes de distribution de service

- Comment aborder l'innovation de service

 

Chapitre 2 : L'innovation de service, motivation, objectif et enjeux

- Les motivations de l'innovation de service- Les objectifs de l'innovation de service

- Les enjeux stratégiques

- Les moteurs de l'innovation de service

- Les périodes propices à l'innovation de service

- Les conséquences de l'innovation de service

 

Chapitre 3 : les différentes étapes de l'innovation de service

- La créativité

- La construction de l'offre

- La mise en place

 

Chapitre 4 : Le poids des études dans l'innovation de service

- Présentation des différentes études et objet

- Les typologies d'études

- Comment réaliser les études

- Les résultats attendus des études

 

Chapitre 5 : Calcul et externalisation du risque innovation

- Le calcul du risque innovation

- L'externalisation de l'offre de service

 

Chapitre 6 : Idées d'innovations de service dans divers secteurs d'activité

- Vers une vision globale

- Quelques innovations possibles


23.12.07

Vers une stratégie de l'innovation

L’histoire du progrès humain est aussi celle de l’innovation, et les pays de l’OCDE redécouvrent ce que cela implique pour l’économie mondiale. Prenons l’exemple des États-Unis. Depuis deux décennies, la plus grande économie du monde repousse les frontières du progrès technologique. Mais que ce soit dans les technologies de l’information, les produits pharmaceutiques ou les biotechnologies, les États-Unis savent qu’ils doivent continuer à innover pour rester au premier rang.

C’est le cas pour toutes les économies de l’OCDE, petites ou grandes, qui se sont transformées grâce à leur rôle dans la chaîne mondiale de l’innovation.

Prenons également la Chine, dont les récentes aventures spatiales nous rappellent non seulement sa réémergence en tant que puissance mondiale, mais aussi son histoire en matière d’avancées technologiques. La Chine a inventé l’humble brouette, la puissante presse typographique et bien d’autres choses. Aujourd’hui, ses entreprises de communications rivalisent avec les meilleures, et ses chercheurs s’intéressent aux nanotechnologies et biotechnologies.

Innover, c’est améliorer les communications, soigner les maladies et résoudre les problèmes énergétiques, alimentaires et environnementaux. Mais c’est aussi créer des richesses. Les entreprises actuelles créent de la valeur ajoutée en investissant dans des « actifs intellectuels » plutôt que dans des machines et des équipements. Cela implique davantage d’activités liées aux brevets, de recours aux marques, de droit international, entre autres.

Les pays développés considèrent l’innovation comme un moyen de progresser dans la chaîne de valeur, et de renforcer leur position sur un marché mondial en pleine expansion – ce que le « gourou » des affaires de Harvard, Michael Porter, appelle leur « avantage concurrentiel ». L’idée est attrayante pour les responsables politiques, puisque, contrairement aux avantages comparatifs naturels, l’innovation est perfectible. Cela vaut également pour les pays en développement, qui peuvent utiliser l’innovation comme un vecteur de progrès accéléré. Reste à savoir comment favoriser l’innovation avec succès. L’innovation transforme une idée en un produit, procédé ou service nouveau et amélioré. Une nouvelle technologie en constitue le résultat visible, mais il existe également des innovations immatérielles, organisationnelles. Ainsi, Amazon a exploité la technologie pour vendre des produits en ligne, mais aussi pour réaliser des gains d’efficience. Des entreprises « traditionnelles », que ce soit dans la restauration rapide, les services financiers ou la construction automobile, ont également transformé leur mode de fonctionnement.

En bref, le progrès dépend de la manière dont les technologies et les compétences humaines interagissent pour améliorer les procédés et les performances. L’innovation renforce cette productivité totale des facteurs.

Les gouvernements de l’OCDE ont compris ceci et redoublent d’efforts pour stimuler l’innovation, en adoptant des mesures fiscales en faveur de la R-D – les dépenses de R-D ont augmenté d’environ 3 % par an depuis dix ans ! –, en ouvrant le secteur de l’enseignement, en construisant des parcs d’activités internationaux, etc.

Pourquoi alors ces efforts considérables n’ont-ils pas toujours abouti à une croissance plus vigoureuse, notamment en Europe, malgré ses entreprises de pointe ? Que manque-t-il, et comment les gouvernements peuvent-ils faire progresser leurs économies ?

Il semble nécessaire d’établir une stratégie, et c’est ce que les pays membres ont demandé à l’OCDE. Elle offrira un ensemble de mesures et de recommandations interdisciplinaires et complémentaires pour dynamiser les performances en matière d’innovation. La Stratégie de l’OCDE pour l’innovation mettra en avant des pratiques générales ou spécifiquement nationales et fournira des principes directeurs.

Ce travail débouchera sur un rapport présenté aux ministres en 2010, mais certaines grandes lignes sont déjà claires. Ainsi, des économies innovantes et dynamiques aussi différentes que la Finlande et les États-Unis présentent des traits communs : incitations fiscales, renforcement de la recherche publique, ouverture à la R-D étrangère. Elles produisent en quantité des diplômés de haut niveau en science et technologie, formés par des établissements confortablement financés, et bénéficient d’un environnement favorable aux entreprises et de conditions macroéconomiques stables.

Examinons la recherche fondamentale publique. La plupart des innovations sont certes développées dans des entreprises, mais nombre d’inventions essentielles, telles que le Web, sont issues de la recherche publique. Les gouvernements se mobilisent-ils suffisamment pour consolider ce socle de l’innovation ?

La recherche publique devrait assurément étayer celle des entreprises, et non l’évincer. Comme l’a fait valoir Schumpeter, c’est la créativité des entrepreneurs qu’il faut exploiter. En 2005, quatre cinquièmes des chercheurs américains et deux tiers des chercheurs japonais travaillaient en entreprise, mais seulement la moitié dans l’UE. Il y a là matière à réflexion.

Les gouvernements devraient également se demander s’ils favorisent suffisamment la collaboration entre universités et entreprises, et ce pas uniquement sur leur territoire. La coopération transnationale en matière d’inventions et de publications scientifiques progresse rapidement, et les interactions internationales deviennent capitales à l’ère de l’innovation.

De Paris à Pékin, les droits de propriété intellectuelle représentent un défi pour les responsables politiques. Sur le marché actuel, les bonnes idées constituent une denrée précieuse mais fragile, et toute la difficulté est d’élaborer des règles et des licences permettant d’encourager les inventions et leur diffusion tout en renforçant la croissance.

Google et Nokia sont les visages mondiaux de mouvements de fond que d’autres pays peuvent aussi enclencher. Les ingrédients à mélanger peuvent varier en fonction des priorités nationales, mais le cocktail final doit stimuler l’innovation. Une bonne gestion de l’économie n’en reste pas moins fondamentale, car l’innovation ne favorisera guère la croissance si les marchés des produits et du travail sont rigides, ou si les systèmes commerciaux et d’investissement sont fermés. Les marchés financiers doivent également s’adapter à une concurrence évoluant rapidement.

En définitive, l’innovation relève de l’économie politique de la réforme, et l’impulsion politique en est un ingrédient clé. Les États-Unis, la Chine et d’autres ouvrent le chemin, et les autres pays de l’OCDE doivent leur emboîter le pas. La Stratégie de l’OCDE pour l’innovation peut les aider à tenir le cap.

source: L’Observateur de l’OCDE

Eco-innovation : Ouvrir le marché

L'éco-industrie européenne détient un tiers du marché mondial et affiche un taux de croissance annuelle de 5 %. Pourtant, comme le souligne le professeur Elena Dominguez, experte en technologies environnementales à la Commission européenne, les technologies « vertes » mises au point par les PME des Etats membres ont du mal à percer sur le marché européen. D'où les nombreux programmes mis en œuvre par la Commission européenne pour favoriser la diffusion des éco-technologies, notamment par la stimulation de la demande.

pour voir la video :
http://www.developpementdurablelejournal.com/spip.php?article1729

source: developpementdurablelejournal.com

19.12.07

Le fantasme du déclin de l'Amérique

La montée en puissance de la Chine et de l'Inde, conjuguée aux difficultés militaires et économiques des Etats-Unis, donne lieu à de nombreux commentaires sur la redistribution de la puissance et le déclin de l'Amérique. Pourtant, il y a tout lieu de penser qu'aucun pays ne sera en mesure de contester la prééminence américaine avant plusieurs décennies. Les Etats-Unis cumulent encore aujourd'hui les classements au premier rang : part dans la production mondiale, revenu national, production de biens agricoles, de logiciels, exportation de services, stocks d'investissement étranger, etc. Leur dépense de défense ne représente que 3,8 % du PIB américain et 20 % du budget fédéral, une ponction supportable et qui garantit pour longtemps la maîtrise américaine des espaces communs : mer, air, espace, cyber- espace.

Mais le principal atout de l'Amérique pour l'avenir est son extraordinaire dynamisme. Contrairement aux autres grands pays industrialisés, les Etats-Unis vont rester longtemps en croissance démographique - avec comme conséquence un poids des retraites plus facile à supporter dans les décennies qui viennent. La proportion de la population ayant une éducation de niveau secondaire est sans équivalent au sein de l'OCDE, et l'Amérique investit 2,6 % de son PIB dans l'éducation supérieure. La majorité des meilleures universités du monde, des prix Nobel scientifiques, et des articles publiés dans ce domaine sont américains. Le MIT ou le CalTech n'ont pas d'équivalent dans le monde. La R&D américaine représente plus du tiers de la dépense mondiale et plus de la moitié des brevets déposés. L'aptitude du pays à valoriser l'innovation et à l'intégrer dans le système de production est inégalée. La langue anglaise contribue à la pérennisation de l'attractivité du modèle américain, et les Etats-Unis accueillent la moitié des émigrants de formation supérieure dans le monde. La Chine devient l'atelier du monde et l'Inde son bureau, mais les Etats-Unis restent son université et son laboratoire d'idées.

La monnaie américaine représente plus des deux tiers des réserves de change du monde. Elle est utilisée pour la moitié des transactions commerciales internationales et la moitié des obligations internationales. La confiance des investisseurs dans la capacité de l'économie américaine à générer une croissance non inflationniste demeure intacte. Grâce à son système financier qui lui donne un avantage comparatif important sur le reste du monde, le pays émet de la dette à bon marché... et achète des titres à rendement supérieur. L'économie américaine se caractérise par une part très élevée des industries de haute technologie dans la production industrielle, et elle demeure la plus compétitive du monde. Sa réactivité aux crises reste frappante, comme l'a montré l'affaire Enron. Elle illustre la capacité de la société américaine à se réinventer en permanence. Enfin, le pays jouit d'une stabilité des mécanismes politiques qui a peu d'équivalents dans le monde : il dispose depuis deux siècles de la même Constitution et du même système de contrepoids institutionnels.

Aucun autre acteur international ne présente des atouts comparables. Ni la Chine ni l'Inde ne pourront égaler la production américaine avant longtemps - et encore, à condition que leur croissance se poursuive sans accroc. Or leur montée en puissance va être affectée par leurs fragilités : déséquilibres démographiques, insuffisances des systèmes d'éducation et de santé dans les zones rurales, et capacités d'innovation encore faibles. Ils ont en outre leurs fragilités propres. Pour la Chine, le vieillissement de sa population, un niveau de corruption particulièrement élevé, la fragilité du système bancaire, et une forte dégradation environnementale. Sans compter les risques de déstabilisation, au vu de la montée de la contestation sociale et religieuse et les risques de conflit, notamment à propos de Taiwan. Pour l'Inde, un volume d'investissements étrangers encore faible, une bureaucratie paralysante, le caractère endémique de la pauvreté dans de nombreuses régions, et un fort stress hydrique dans certaines zones.

Les prophètes du déclin inévitable des Etats-Unis se trompent depuis trente ans. Tout porte à croire qu'ils sont encore aujourd'hui dans l'erreur ou le fantasme.

BRUNO TERTRAIS est maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique. Il vient de publier « Où va l'Amérique ? », Fondation pour l'innovation politique, novembre 2007.
http://www.lesechos.fr/info/analyses/4662191.htm

La Chine dénombre 500 entreprises de haute innovation dans ses avantages concurrentiels

Le pays dénombrera 500 entreprises des plus innovantes d'ici la fin de l'année, aiguisant ainsi un peu plus son avantage concurrentiel sur le marché international, a déclaré le vice-ministre des sciences et des technnologies Li Xueyong.

La Chine a entrepris une série de démarches pour transformer son développement basé sur les ressources et la main d'œuvre à un développement basé sur la technologie et l'innovation.

Environ 184 compagnies ont été ajoutées à la liste des entreprises innovantes de première instance, les TIFs, du pays ce vendredi pour booster le "Programme d'assistance sur l'innovation et les technologies" du pays. Le ministère des sciences et de la technologie, la commission de supervision et d'administration des biens ou la SASAC, sous l'égide du Conseil d'Etat, et la fédération nationale des syndicats avaient lancé conjointement un programme fin 2005.

Les nouvelles TIFs sont issues des secteurs de développement clés comme les ressources naturelles, l'agriculture, les technologies d'information ou IT, les biotechnologies et la protection de l'environnement.

"Des politiques et des réglementations plus préférentielles pour les TIFs, dont les politiques fiscales préférentielles, seront adoptées pour permettre la construction d'un environnement innovant afin de faire avancer le programme," a dit Li.

Les laboratoires clés et les centres de Recherche et Développement (R&D) seront fixés dans les TIFs, avec la dotation de plus de formation sur le management et la protection des Droits de la Propriété intellectuelle, a dit Li.

Le pays a introduits 103 nouveaux TIFs l'année dernière, dont la moitié d'entre-elles disposent d'un budget en R&D de plus de 6% de leurs revenus totaux l'année dernière.

Les 287 TIFs du pays représentent plus de 30% de ses actifs industriels, a précisé le vice-directeur de la SASAC Shao Ning. "Ces entreprises qui sont toutes grandes et déjà leaders dans leur secteurs et deviendront les leaders de la technologie du pays avec leur technologie centrale indépendante," a dit Shao.

L'innovation est vitale pour la survie et le développement d'une entreprise dans le monde actuelle, a ajouté Liu Jisheng de l'université de Tsinghua.

"L'expansion des entreprises chinoises dépend principalement des fusions et acquisitions, plutôt que de la construction de leur compétitivité centrale, représentée par l'innovation technologique et les droits de la propriété intellectuelle," a dit Liu.

Par exemple, les dépenses moyennes en R&D de 411 des 500 plus grandes entreprises l'année dernière était seulement de 1,45% de leurs revenus, tandis que la norme internationale est d'au moins 5%.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

http://french.peopledaily.com.cn/Sci-Edu/6322878.html

13.12.07

La Chine et les Etats-Unis tiennent une conférence sur l'innovation à Beijing

Une conférence portant sur la création d'entreprises tournées vers l'innovation et la mise en place d'un environnement social favorable à l'innovation a été organisée lundi à Beijing.

Le maire de New York (Etats-Unis) Michael Bloomberg a appelé à davantage de protection des droits de propriété intellectuelle et à la "liberté de poursuivre et exprimer de nouvelles idées" dans ses principes afin d'"établir une stratégie nationale fructueuse sur l'innovation".

"L'innovation prend sa source dans des sociétés qui permettent à leur peuple de poursuivre et d'exprimer librement de nouvelles idées", a dit Bloomberg devant 250 représentants de la Chine et des Etats-Unis lors de la conférence, qui a été co-organisée par le ministère chinois des Sciences et des Technologies, la Commission d'Etat pour le Développement et la Réforme, le ministère du Commerce, et les départements américains du commerce et d'Etat.

Le vice-ministre chinois des Sciences et des Technologies Li Xueyong a dit que le renforcement de la capacité d'innovation afin de créer un pays orienté sur l'innovation était un "choix stratégique" de la Chine après avoir considéré les conditions nationales et l'avenir du pays.

"C'est un devoir important pour la Chine de créer un environnement propice à l'innovation et une économie de marché compétitive", a-t-il déclaré, indiquant que la Chine et les Etats- Unis pouvaient se compléter dans le domaine.

La Chine coopèrera activement avec les Etats-Unis et d'autres pays, suivant les principes de "l'égalité et du bénéfice mutuel, le partage des progrès, la protection des droits de propriété intellectuelle et le respect des pratiques internationales", a ajouté Li lors de la conférence

Source: xinhua

http://french.peopledaily.com.cn/Sci-Edu/6318850.html

Rhodia lance un pôle d'innovation en Gironde

« Les projets sociétaux, majeurs, les plus ambitieux, les projets de rupture, vont être localisés en région bordelaise », a annoncé en fin de matinée Paul-Joël Derian, directeur de la recherche et du développement du groupe Rhodia, venu à Pessac (Gironde) inaugurer le pôle Innovation Pierre-Gilles de Gennes. Ce centre regroupe des projets transversaux, innovants, de rupture dans le domaine de la physico chimie. Ce pôle est implanté dans les bâtiments du Laboratoire du Futur, spécialisé dans le développement d'outils permettant d'augmenter la productivité de la recherche, que Rhodia a créé en 2004, à Pessac.

Premier enjeu, et non des moindres, du pôle Innovation : la récupération assistée du pétrole. Il s'agit d'augmenter la ressource en pétrole grâce à des rendements d'extraction dépassant de loin les 35 % actuels. Faut-il rappeler qu'un gain de 1% équivaut à deux ans de capacité de production mondiale supplémentaire ? Or, pour le moment on ne sait pas extraire plus de 35 %.

Depuis quelques mois, une dizaine de chercheurs de Rhodia installés à Pessac, « mime » ce qui se passe au fond d'un puits de pétrole, et travaille sur des polymères synthétiques, naturels et des tensioactifs, capables de booster la performance des fluides « pousseurs » injectés dans les puits de pétrole, qui permettent comme leur nom l'indique, de faciliter en plus grande quantité l'extraction du pétrole.

Encore faut-il trouver les bons polymères, la bonne combinaison entre tensioactifs et polymères synthétiques ou naturels qui présentent des caractères de stabilité mécanique, face à un environnement de forte salinité et soumis à de fortes pressions. Des tests miniaturisés que permet la micro fluidique sont donc réalisés sur le site de Pessac. Le projet est mené en partenariat avec l'Institut Français du Pétrole et des compagnies pétrolières dont Rhodia préfère garder l'anonymat. Total et Schlumberger seraient de la partie.

Quant au partenariat financier, là aussi la discrétion est de mise. Ce n'est pas le seul projet innovant de rupture qui devrait venir à Pessac. La piste des bioressources, des capteurs de CO2 est évoquée. En attendant, le pôle innovation devrait se muscler avec l'arrivée de chercheurs supplémentaires. Au global, le Laboratoire du Futur, qui a déposé 15 brevets en trois ans, et le pôle innovation devraient doubler leurs effectifs, en passant d'une équipe pluridisciplinaire de 30 à 60 chercheurs.

En mai prochain, Rhodia devrait avoir l'occasion de mettre en pratique le rapprochement entre science et industrie, auquel Pierre Gilles de Gennes était très attaché, à l'occasion du prix Rhodia Pierre Gilles de Gennes que le groupe vient de lancer. Un prix décerné tous les deux ans qui récompense une œuvre scientifique ou technologique majeure ayant eu un impact fort sur le rapprochement entre recherche académique et monde industriel. Dans le jury figurent notamment trois prix Nobel de physique et de chimie. Le président du jury n'est autre que Paul Chaikin, de l'académie des sciences des Etats-Unis.

sources: http://www.usinenouvelle.com/article/rhodia-lance-un-pole-d-innovation-en-gironde.125543

3.12.07

IBM mise sur la recherche en partenariat

Le leader de l'informatique a déployé une stratégie de partenariats avec les grandes universités et des groupes industriels pour accélérer le rythme de son innovation.


Récemment, IBM a ouvert les portes de son laboratoire californien de R&D pour présenter des technologies en cours de développement, dont le constructeur estime qu'elles seront commercialisées d'ici à cinq ans en moyenne. Au-delà de l'originalité même de ces technologies, c'est la façon dont IBM procède désormais pour les mettre au point qui paraît la plus inédite. « Aujourd'hui, plus de la moitié de nos équipes de chercheurs présentes dans la Silicon Valley sont directement engagées sur le terrain et collaborent avec des entreprises ou des universités », explique Dan Wardman, vice-président de l'IBM Silicon Valley Lab, à San Jose. Un phénomène qui n'est pas limité à la seule côte Ouest des Etats-Unis. Le constructeur assure en effet que, l'année dernière, cette forme de collaboration scientifique a représenté 10.000 partenariats dans le monde, 55 % de plus qu'en 2005.

Elle s'inscrit d'ailleurs dans une stratégie plus globale de stimulation de l'innovation technologique concrétisée par l'initiative Innovation Jam (« Trop- plein d'innovations »), dans laquelle Big Blue a investi 100 millions de dollars (68 millions d'euros). Le principe : proposer aux partenaires, clients et même salariés de suggérer de nouvelles idées pour améliorer les technologies existantes. Plus de 50.000 ont été ainsi proposées, dont la pertinence a été analysée par des logiciels (d'IBM bien sûr). Une dizaine ont été sélectionnées et depuis financées. Sam Palmisano, le PDG d'IBM, a lui-même annoncé les résultats de l'Innovation Jam, via son avatar, sur l'espace virtuel inspiré du centre de recherche d'Almaden, conçu sur Second Life.

Sécurité des transactions

D'un point de vue purement scientifique, IBM a développé avec les plus grandes universités américaines des partenariats en matière de recherche fondamentale. Ainsi, par exemple, le laboratoire d'Almaden travaille avec une équipe de l'université de Stanford dans le domaine de la physique quantique et espère que les travaux de cette équipe pourront être progressivement intégrés dans des terminaux portables ultra-légers et communicants. Une autre équipe de scientifiques travaille avec le Massachusetts Institute of Technology sur des applications de bio-informatique depuis l'an 2000. Avec la Carnegie Mellon University, Big Blue fait travailler ses informaticiens sur des logiciels « open source » utilisables pour des modélisations de problèmes mathématiques complexes.

L' «open source » est d'ailleurs l'un des domaines privilégiés de collaboration technologique avec le milieu académique. C'est ainsi que le laboratoire Watson d'IBM s'est associé à l'université Harvard pour développer une technologie baptisée « Identity Mixer ». Ce projet s'inscrit dans le cadre d'un développement « open source » plus général, « Project Higgins », destiné à améliorer la sécurité des transactions sur Internet. « Identity Mixer » est une technologie logicielle qui permet de protéger automatiquement toutes les données sensibles (informations financières et personnelles) échangées entre un internaute et un site marchand - ou un organisme financier - sur le Web.

Princeton, l'université du Maryland ou la Georgetown University sont également des partenaires scientifiques de longue date. « Aujourd'hui, notre approche de l'innovation repose sur un modèle extérieur-intérieur et non plus intérieur-extérieur », résume Dan Wardman. En reconnaissant qu'il y a une vingtaine d'années, on demandait d'abord aux scientifiques du numéro un mondial de l'informatique d'innover dans leurs laboratoires sans trop se préoccuper, à l'avance, des attentes du monde extérieur.

Le milieu académique n'est pas le seul sur lequel le constructeur s'appuie pour stimuler sa capacité d'innovation technologique. Celui-ci a en effet développé de nombreux partenariats avec des entreprises de tous secteurs, pour mettre au point des technologies correspondant à des besoins précis. Dès 2002, Big Blue a constitué une division, « engineering & technology Services » (ETS), qui s'est constamment développée depuis, au point de compter aujourd'hui plus de 1.300 experts, pouvant eux-mêmes compter sur l'expertise de 50.000 ingénieurs et scientifiques maison. Dans les programmes technologiques ainsi conçus avec des équipes mixtes, IBM n'hésite pas à partager sa propriété intellectuelle - le groupe new-yorkais est celui qui, chaque année, dépose le plus grand nombre de brevets dans le monde - dans le but d'accélérer le rythme de l'innovation de ses clients.

Equipes mixtes

En 2005, IBM a par exemple créé une division commune avec l'équipementier automobile Valeo, « embedded software business », qui développe des logiciels destinés à améliorer la sécurité à bord des véhicules. Lors de la présentation effectuée récemment dans la Silicon Valley, les scientifiques d'IBM ont également montré de nouvelles technologies dans le domaine du monitoring médical piloté via le Web ou dans les nanotechnologies, pour purifier l'eau non potable, développées en partenariat. « Ces technologies ne sortent pas seulement de l'imagination de nos savants, mais sont immédiatement utilisables », souligne George Pohle, l'un des responsables, dans la Silicon Valley, de la division ETS. Comme l'explique Mark Dean, le patron de l'Almaden Research Center, le centre de recherche d'IBM dans la Silicon Valley, qui compte plusieurs centaines de scientifiques de toutes spécialités, « plus les chercheurs sortent de leurs laboratoires pour rencontrer des entreprises, participer à des colloques ou écrire dans des revues scientifiques, et plus nous nous rapprochons du but recherché ».

MICHEL KTITAREFF

source: http://www.lesechos.fr/info/metiers/4655744.htm