31.10.08

Finance innovation : Préparer la sortie de crise

La crise peut-elle renforcer la place financière parisienne ? C'est ce que pense Gérard Mestrallet, président de Paris Europlace. Pour lui, la solidité du modèle bancaire français, la qualité du système de régulation et les capacités de gestion des risques de la place parisienne placeront cette dernière au cœur du système financier « post-crise ». Dans l'immédiat, pour permettre aux PME de la finance parisienne d'affronter la crise, Paris Europlace soutient les initiatives du pôle Finance Innovation, qui développe le capital amorçage et souhaite mettre en place un fonds d'investissement dédié aux sociétés financières.
La crise financière n'est pas finie. Mais pour Gérard Mestrallet, PDG de GDF-Suez et président de Paris Europlace, organe de promotion de la place financière parisienne, il faut d'ores et déjà « préparer la sortie de crise. La place parisienne dispose d'atouts qui ont été révélés par la crise, et qu'il faut valoriser : un modèle de banque universelle équilibré, un système de régulation de qualité, de fortes capacités en recherche et en formation, notamment dans l'analyse et la gestion des risques.  » Alors que se dessine une refonte du système financier mondial vers plus de réglementation et de transparence, « les atouts de la place parisienne pourraient être plus forts après la crise qu'avant. Un léger rééquilibrage entre Londres et Paris est possible », selon Gérard Mestrallet. Tirant les leçons de la crise et confiante dans ses forces, Paris Europlace veut se doter d'une nouvelle stratégie de développement. Un plan d'actions sera remis fin novembre à Christine Lagarde, qui préside le « haut comité de place » d'Europlace. Il proposera plusieurs mesures pour renforcer l'attractivité de Paris, en misant notamment sur la recherche dans le domaine de l'identification/gestion des risques, ou le développement de produits financiers de nouvelle génération, transparents et adaptés aux besoins des clients.

Place parisienne : 150 000 emplois directs

Dans l'immédiat, la place parisienne n'oublie pas que la maison brûle. « Il faut mener une action urgente en faveur des PME de l'industrie financière  », estime Gérard Mestrallet. Outre les accords passés entre l'Etat et les banques pour éviter le tarissement des crédits aux PME, Paris Europlace compte sur le pôle de compétitivité «  Finance Innovation  » pour aider les entreprises du secteur. Comme le rappelle Arnaud de Bresson, délégué général de Paris Europlace et directeur général du pôle : « il y a en Ile-de-France 150 000 emplois directement liés à la finance, et un gisement de création d'entreprises dans la gestion d'actifs, les logiciels, l'analyse de risque, etc. La crise risque de ralentir le rythme de ces créations d'entreprise. Aussi, le pôle s'est fixé comme priorité de développer le capital amorçage : une dizaine de PME que nous prenons en charge ont déjà reçu 4 millions d'euros, et nous souhaitons mettre en place un fonds d'investissement dédié à la création de sociétés financières, doté de 50 millions d'euros.  »

Vers la finance durable

Au-delà du soutien immédiat aux entreprises, le pôle compte aussi jouer un rôle central dans le nouveau plan de développement de la place parisienne. Une quinzaine de chaires de recherche ont déjà été créées pôle pour approfondir les travaux sur la gestion des risques financiers, la régulation des marchés, et la mise au point des produits financiers de demain. Plus transparent, plus réglementé, plus prudent, le système financier « post-crise » à l'émergence duquel la place parisienne et le pôle Finance Innovation souhaitent contribuer, sera aussi plus « durable ». Le pôle organisera le 24 novembre un forum sur le thème : « renforcer la contribution de la finance au développement durable ».
Au cours de cet événement, « nous porterons au niveau européen des propositions pour renforcer la participation de la finance à l'investissement responsable, l'insertion sociale, le micro-crédit, ou encore les défis de l'environnement  », précise Arnaud de Bresson. A sa façon, la place parisienne reprend à son compte la « moralisation de la finance » évoquée par la Président de la République.
La crise peut-elle renforcer la place financière parisienne ? C'est ce que pense Gérard Mestrallet, président de Paris Europlace. Pour lui, la solidité du modèle bancaire français, la qualité du système de régulation et les capacités de gestion des risques de la place parisienne placeront cette dernière au cœur du système financier « post-crise ». Dans l'immédiat, pour permettre aux PME de la finance parisienne d'affronter la crise, Paris Europlace soutient les initiatives du pôle Finance Innovation, qui développe le capital amorçage et souhaite mettre en place un fonds d'investissement dédié aux sociétés financières.
La crise financière n'est pas finie. Mais pour Gérard Mestrallet, PDG de GDF-Suez et président de Paris Europlace, organe de promotion de la place financière parisienne, il faut d'ores et déjà « préparer la sortie de crise. La place parisienne dispose d'atouts qui ont été révélés par la crise, et qu'il faut valoriser : un modèle de banque universelle équilibré, un système de régulation de qualité, de fortes capacités en recherche et en formation, notamment dans l'analyse et la gestion des risques.  » Alors que se dessine une refonte du système financier mondial vers plus de réglementation et de transparence, « les atouts de la place parisienne pourraient être plus forts après la crise qu'avant. Un léger rééquilibrage entre Londres et Paris est possible », selon Gérard Mestrallet. Tirant les leçons de la crise et confiante dans ses forces, Paris Europlace veut se doter d'une nouvelle stratégie de développement. Un plan d'actions sera remis fin novembre à Christine Lagarde, qui préside le « haut comité de place » d'Europlace. Il proposera plusieurs mesures pour renforcer l'attractivité de Paris, en misant notamment sur la recherche dans le domaine de l'identification/gestion des risques, ou le développement de produits financiers de nouvelle génération, transparents et adaptés aux besoins des clients.

Place parisienne : 150 000 emplois directs

Dans l'immédiat, la place parisienne n'oublie pas que la maison brûle. « Il faut mener une action urgente en faveur des PME de l'industrie financière  », estime Gérard Mestrallet. Outre les accords passés entre l'Etat et les banques pour éviter le tarissement des crédits aux PME, Paris Europlace compte sur le pôle de compétitivité «  Finance Innovation  » pour aider les entreprises du secteur. Comme le rappelle Arnaud de Bresson, délégué général de Paris Europlace et directeur général du pôle : « il y a en Ile-de-France 150 000 emplois directement liés à la finance, et un gisement de création d'entreprises dans la gestion d'actifs, les logiciels, l'analyse de risque, etc. La crise risque de ralentir le rythme de ces créations d'entreprise. Aussi, le pôle s'est fixé comme priorité de développer le capital amorçage : une dizaine de PME que nous prenons en charge ont déjà reçu 4 millions d'euros, et nous souhaitons mettre en place un fonds d'investissement dédié à la création de sociétés financières, doté de 50 millions d'euros.  »

Vers la finance durable

Au-delà du soutien immédiat aux entreprises, le pôle compte aussi jouer un rôle central dans le nouveau plan de développement de la place parisienne. Une quinzaine de chaires de recherche ont déjà été créées pôle pour approfondir les travaux sur la gestion des risques financiers, la régulation des marchés, et la mise au point des produits financiers de demain. Plus transparent, plus réglementé, plus prudent, le système financier « post-crise » à l'émergence duquel la place parisienne et le pôle Finance Innovation souhaitent contribuer, sera aussi plus « durable ». Le pôle organisera le 24 novembre un forum sur le thème : « renforcer la contribution de la finance au développement durable ».
Au cours de cet événement, « nous porterons au niveau européen des propositions pour renforcer la participation de la finance à l'investissement responsable, l'insertion sociale, le micro-crédit, ou encore les défis de l'environnement  », précise Arnaud de Bresson. A sa façon, la place parisienne reprend à son compte la « moralisation de la finance » évoquée par la Président de la République.
 

23.10.08

Appel à projets de plates-formes d’innovation

L'État et la Caisse des Dépôts ont lancé conjointement le 1er octobre, un appel à projets pour la réalisation de projets de plates-formes d'innovation au sein des pôles de compétitivité. Un montant de 105M€ sur 3 ans sera alloué par l'Etat aux projets retenus qui présentent un intérêt stratégique et dont l'émergence correspond à un besoin fort des entreprises. Les plates-formes d'innovation sont un regroupement de moyens (équipements et moyens humains notamment) destinés à offrir à une communauté d'utilisateurs des services ou ressources leur permettant de mener à bien leurs projets de R&D et d'innovation.

 

Les dossiers sont à envoyer par messagerie avant le 2 décembre 2008 à l'adresse :

platesformes.cdc-dge@finances.gouv.fr

 

Le cahier des charges est en ligne sur :

http://www.competitivite.gouv.fr/   

19.10.08

Financement de l'innovation et crise financière :

un débat teinté d'interrogations sur la perte de leadership de l'Amérique


Agitation et inquiétude dans le monde de l'innovation qui travaille à la charnière entre la production de connaissances et production de valeur. Ces derniers jours, la presse spécialisée se fait l'écho d'un mouvement général d'angoisse quant à l'avenir du modèle américain de l'innovation pourtant si envié à l'étranger.

La plupart des experts s'accordent à constater que le pays est enfoncé dans un paradoxe qui joue en défaveur de l'innovation. En effet, tous pensent que la croissance de demain ne viendra pas des grandes industries lourdes, à l'image de l'automobile, mais des petites entreprises innovantes, dynamiques capables d'impulser un rebond économique. Mais les mêmes experts se déclarent très sceptiques sur l'impact concret du plan de 700 milliards de l'Administration fédérale qui, immanquablement prélèvera des ressources consacrées à l'éducation, la recherche et l'innovation surtout dans un contexte de croissance nulle ou négative et de faibles rentrées fiscales. Certains vont même jusqu'à penser que, désormais, le Gouvernement devrait songer à un grand plan mobilisateur sur les STIC et les technologies vertes, moins orienté sur la consommation que sur la production. Ce plan serait de nature à contrebalancer l'insistance des autorités à soutenir le système bancaire et financier qui croule sous l'effet des mauvaises créances et des pratiques prudentielles à risque liées au monde de consommation américain.

Cette vision macroéconomique est couplée à l'idée répandue chez les investisseurs et entrepreneurs que la crise actuelle va considérablement freiner l'appétence à créer des entreprises alors que précisément une majorité d'américains est convaincue que la croissance future dépend de l'entreprenariat et des entreprises qui savent prendre des risques. Le fossé se creuse : selon la récente étude (26-29 sept. 2008) de la Fondation Kauffman, une fondation spécialisée en entrepreneuriat, une forte minorité d'américains (49%) considèrent que la période actuelle est riche d'opportunités mais, dans le même temps, seulement 26% des mêmes sondés se disent prêts à créer une entreprise au cours des cinq prochaines années.

Ce sentiment est partagé par les capitaux risqueurs qui craignent la propagation du "virus de Wall Street" dans des environnements, jusqu'alors épargnés, comme la Silicon Valley où certains prêteurs vont être tentés par la vente à bas prix, voire la liquidation de leurs participations. Selon Claire Cain Miller (International Herald Tribune), le rythme de constitution des fonds des capitaux risqueurs se ralentit même si dernièrement AustinVentures, Battery Ventures et Sequoia Capital ont respectivement levé 900 millions, 1,7 milliard et 250 millions de dollars. La raison de ce ralentissement est simple, la prise de risque baisse et les traditionnels opérateurs, comme les fonds de pension, diminuent voire suspendent leur implication dans des investissements sur le long terme associés à une prise de risque. Ce phénomène est couplé à deux autres : la valeur médiane d'une fusion-acquisition ou d'une jeune pousse soutenue par une entreprise de capital risque est passée de 90 millions (troisième trimestre de 2007) à 49 millions au cours de la même période en 2008. La conséquence est simple : le nombre de transactions et les mouvements se ralentissent. La Silicon Valley table cette fin d'année sur 66 "sorties" contre 116 il y a un an à la même période. De fait, les affaires se figent et les jeunes pousses doivent faire face à des actionnaires subitement exigeants, à l'image de Sequoia qui enjoint ses entreprises à devenir "(...) cash flow positive as soon as possible" tout en "(...) recherchant de façon agressive des fusions et acquisitions".

La situation actuelle profite aussi à certains. C'est le cas des entreprises pharmaceutiques qui, accablées par des coûts de recherche en expansion constante et des contraintes toujours plus grandes imposées par la FDA, saisissent l'occasion pour acquérir à bas prix des entreprises jeunes ou possédant un portefeuille de candidats médicaments complémentaires. Parmi les exemples récents, il y a Eli Lilly qui a sur-enchéri à des offres concurrentes pour prendre possession de ImClone, une très jeune entreprise qui produit des anti-cancéreux.

Mais le fonds de l'affaire est ailleurs. Derrière la stratégie des acteurs qui tentent tant bien que mal de traverser la période de turbulences sans trop de dommages, les interrogations sont nombreuses et vives sur l'économie du système de l'innovation dans son ensemble aux Etats-Unis. La subordination de l'innovation aux marchés financiers jette le doute sur la capacité des Etats-Unis à maintenir son modèle d'innovation fondé sur la libre entreprise, les forces du marché et le laisser-faire fédéral. Pour les communautés concernées, la crise actuelle apparaît comme une très mauvaise nouvelle pour la recherche scientifique, l'éducation et l'innovation (Prof. Porter, Université de Georgia Tech.) car les conséquences vont très rapidement se faire sentir sur les arbitrages budgétaires que devra rendre le Gouvernement fédéral.

Pessimistes, certains universitaires vont même plus loin, comme le sociologue I. Wallerstein (Université de Yale), en insistant sur l'accélération de la perte de leadership et d'attractivité que génère la crise actuelle, surtout dans un contexte marqué par la formidable montée en puissance de pays comme la Chine qui développe ses atouts et contribue à la création d'un monde à plusieurs pôles dominants.

Une chose est sûre, et les pessimistes comme les optimistes partagent ce constat, la crise financière marquera durablement les esprits et rien ne sera plus comme avant. Mais n'avait-on pas dit cela lors de l'éclatement de la bulle internet en 2008?!


source: http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/56357.htm